Lille, c’est les welsch, les frites, les carbonnades et les potjevleesch. Lille, c’est les bières. Mais c’est aussi les douceurs, surtout celles de L’Ogre de Carrouselberg. Notre avis sur cette pâtisserie située à quelques pas de Notre-Dame-de-la-Treille dans le Vieux-Lille.
Dans le jardin de l’Ogre
Non pas le roman, mais le conte régional qui a inspiré la boutique. Celui d’un ogre gourmand qui a délaissé les chaires humaines pour les délices sucrées d’un jardin du Nord. Bien que non anthropophage, on comprend vite pourquoi Shrek préfère les P’tits Pouchins (leurs spécialités) aux châtelains. La minuscule boutique est dédiée aux pâtisseries et gâteaux de voyage. Si la météo est clémente, vous pourrez profiter des quelques tables en terrasse pour déguster vos victuailles. Sinon, c’est à emporter. Après tout, référence est faite au jardin de l’ogre et non à son salon de thé.
Citée comme l’une des meilleures pâtisseries de la ville, les créations évoluent au rythme des inspirations de Stéphanie Touzet, qui exerçait précédemment chez Meert, une autre institution lilloise.
Au bonheur des Ogres
(Et oui, encore une référence littéraire !)
La spécialité de la maison est le P’tit Pouchin, cousin germain du choux à la crème, ici parfumée à la vanille de Madagascar et à la fleur d’oranger. Tout doux, tout réconfortant, mais sans surprise. Des choux à la crème à 1,30 € l’unité, vendus en boîte de cinq (6 €) et dix (11 €).
La maison propose également des Palets des Dames, une douceur typique du Nord (4,20 € l’unité). Quant aux pâtisseries, elles varient chaque mois. Outre les classiques éclairs au chocolat et babas, on y trouve des pavlovas, des tartes aux fruits de saisons et des cakes individuels.
On dévore une tarte aux poires délicate, marquée par l’acidité du fruit et la douceur de la crème. L’alliance parfaite entre le croquant de la tarte, le fondant du biscuit et l’onctuosité de la crème et de la gelée. L’entremet pistache-passion est cependant décevant, car la passion l’emporte sur la pistache. On soupçonnerait même un arôme artificiel d’être responsable de ce déséquilibre. Le taux de sucre global est lui aussi trop poussé. Il faut compter environ 6,50 € pour chacune de ces créations, un prix raisonnable pour une pâtisserie individuelle, dans la fourchette des adresses similaires.
On termine enfin par le cake façon Banoffee (à 4,30 €), soit un cake à la banane garni d’un crémeux chocolat et surmonté d’un crumble. Gourmand, régressif, mais à nouveau un poil trop sucré !
Combien ça goûte, l’Ogre de Carrouselberg ? Bien, mais ?
🟩 Qualité : Tous les goûts et les becs à sucres sont dans la nature. Si on regrette un taux de sucre trop élevé, la qualité reste au rendez-vous. Les pâtisseries sont belles, les tartes sont croquantes, les crèmes généreuses, les goûts annoncés bien présents. Le prix est en adéquation avec produit servi.
🟩 Humain : Un accueil discret mais souriant en boutique.
🟧 Démarche : Hormis des créations qui varient « au fil des mois pour respecter le rythme des saisons« , on ne sait pas grand chose sur la provenance des ingrédients et les engagements des Ogres.
⬜️ Émotion : On reste globalement satisfait de notre passage dans ce joli commerce, sans pour autant en garder un souvenir inoubliable.
