Dans la citée de l’anchois, Le 5ème Péché à Collioure fait désormais figure d’incontournable de la cuisine fusion franco-japonaise. Notre avis sur cette adresse où rien ne pêche, surtout pas la gourmandise.
La Méditerranée dans des mains japonaises
Depuis plusieurs années, ce restaurant se fait remarquer par les guides les plus prestigieux. Comme on ne croit que ce qu’on boit, nous avons donc poussé les portes du 5ème Péché où la réservation est indispensable (mieux vaut s’y prendre bien en avance !)
Le cadre n’est ni chic, ni guindé. Dans la petite salle en longueur, c’est Amandine qui vous accueille. Elle tient l’adresse avec son mari, Masashi Iijima, lui aussi seul en cuisine. Une ambiance assez calme, qui tranche avec le cœur de ville animé de Collioure. Dès les amuse-bouches, le t(h)on est donné : la cuisine fait la part belle à des produits de la mer d’une fraicheur incomparable. Ce jour là, c’était une petite salade de pousses de soja bien acidulée et un filet de maquereau avec son kimchi de chou. Ce premier aperçu met dans l’ambiance : les tapas de Catalogne vus par un japonais. (Oui, on sait que le kimchi c’est coréen, merci les fans de k-pop.)


Les deux temps suivants du menu (unique le soir) surfent sur la même vague. Tout d’abord, ce tartare de thon, bien fait mais pas inoubliable, puis ce le loup de mer à la cuisson nacrée. Il est servi dans une soupe d’edamame, crémeuse et intense. Voilà une belle rencontre !


Vient, pour clore le salé, un bœuf au soja servi saignant accompagné de riz et de pousses en tous genres. L’alliance fonctionne à merveille, la viande est subtilement relevée et d’une qualité exceptionnelle. On termine en douceur par une panna cotta matcha flanquée d’un sorbet mangue. Sur le papier, l’accord semble tout droit sorti d’une adresse hippie chic. Mais ce dessert est une réussite étonnante. Le matcha, marqué, voit son amertume contrebalancée par le sorbet. Faussement simple et parfait en fin de repas.


Avec toutes ces réjouissances pour 55€, le rapport qualité-prix est remarquable. La qualité des produits et la finesse des préparations ne courent pas les tables à ce prix là. Surtout dans une destination aussi touristique que Collioure. On comprend pourquoi le restaurant fait toujours l’objet d’un tel engouement après des années.
Vins du coin pour cuisine des confins
C’est sans doute la très bonne surprise au 5ème Péché : un accord mets et vins qui se concentre sur des vignerons de la région. Lui aussi est proposé à un tarif correct d’une cinquantaine d’euros, selon les vins ouverts et les idées d’Amandine. On démarre avec un verre de Dona du Mas Talaïa pour accompagner les poissons crus de l’entrée. Sa fraicheur d’altitude, rare dans les blancs des Côtes du Roussilon, donne un accord certes classique mais réussi. On se souvient également de la cuvée Camins 2022 du Domaine Terralbera en AOC Collioure, qui déroule son tapis rouge au plat. Tout en finesse. Ce très beau Banyuls élevé en Solera du Domaine de la Tour Vieille viendra apporter un peu de sucre au dessert. Le tout démontre une singulière connaissance des vins des AOP voisines. Des accords réussis et intelligents !


Combien ça goûte, le 5ème Péché à Collioure ? Un sans faute !
🟩 Qualité : Des propositions qui savent mettre d’excellent produits au centre des plats dans une approche fusion. Le tout avec un rapport qualité-prix parfait.
🟩 Humain : Un accueil pro et attentionné. Nous avons apprécié le soin d’Amandine pour nous proposer un accord mets-vins 100% du cru.
🟩 Démarche : La pêche du jour compose le menu, les vignerons locaux remplissent les verres.
🟩 Émotion : Cette soupe d’edamame dans laquelle nageait le loup de mer était remarquable, surtout en plein été !